Communique de soutien et de solidarité aux écologistes arrêté⋅es et aux Soulèvements de la Terre

Communique de soutien et de solidarité

aux écologistes arrêté⋅es  

et aux Soulèvements de la Terre

21/06/2023

La coordination stop Cigéo regroupe un ensemble d’organisations et de collectifs écologistes qui s’opposent à Cigéo, le projet de méga poubelle nucléaire à Bure dans la Meuse, et plus largement à l’énergie électro-nucléaire ainsi qu’aux applications militaires de l’industrie nucléaire.

        Hier, 20 juin, à l’aube, la Sous-Direction antiterroriste (SDAT) a procédé pour la deuxième fois en quinze jours à une vague d’arrestations d’écologistes et de perquisitions dans le cadre de la procédure de dissolution des Soulèvements de la Terre annoncée il y a trois mois après le succès populaire de la manifestation contre la privatisation de l’eau incarnée par les méga-bassines de Sainte-Soline dans les Deux-Sèvres. L’une des personnes arrêtée est d’ailleurs un membre de notre coordination.

        La date de cette nouvelle étape de la répression du mouvement écologique en France ne peut pas nous laisser indifférent·es. Le 20 juin 2018 avait déjà eu lieu une grande opération répressive contre notre lutte avec plusieurs perquisitions, garde-à-vue, mises en examen assorties de contrôles judiciaires entravant gravement la liberté de plusieurs d’entre nous et tentant ainsi de paralyser la contestation contre Cigéo.

        Toutes ces perquisitions, filatures, milliers d’heures d’écoutes, gardes à vue à rallonge, ces contrôles judiciaires et la violence policière banalisée n’ont au final abouti qu’à un dossier de plusieurs milliers de pages de vide, à des relaxes et à l’abandon de la condamnation pour association de malfaiteurs !

        Nous le savons par expérience : dans ce genre de procédures, la peine est la procédure elle-même ! Pour le gouvernement, peu importe le résultat !

        Il s’agit à la fois d’intimidation policière envers l’ensemble du mouvement social et d’une opération de délégitimation auprès de l’opinion publique.

        Comme pour nous hier, les déclarations du gouvernement d’aujourd’hui ne sont qu’une vulgaire manipulation de l’information : à Sainte-Soline, comme à chaque fois, c’est la police et la gendarmerie qui ont sciemment décidé de faire un usage disproportionné de la force dont ils sont dépositaires. Elles ont mutilé et presque tué pour défendre un trou géant et vide.

        Englué dans un scénario paranoïaque « d’éco-terrorisme », le ministre de l’Intérieur, Gerald Darmanin, ose affirmer qu’ « à mesure que notre société se modernise, les aspirations à la sécurité grandissent ».

        Il est incapable de voir et surtout de ressentir qu’au moment où une partie de l’humanité coule au fond de la Méditerranée, que les démocraties sont piétinées, que la planète meurtrie brûle, que les poissons meurent d’asphyxie dans les océans, que les orages ravagent nos paysages, que les risques nucléaires ne cessent d’augmenter… la seule violence dont une partie toujours croissante de la population cherche à se prémunir est celle de ce gouvernement, de ses alliés, des multinationales et de leurs lobbys, y compris celui du nucléaire !

        Depuis Bure, et de toute la Meuse et la Haute-Marne, nous affirmons donc notre soutien et notre solidarité à tous les mouvements écologistes et sociaux en lutte qui subissent la répression étatique.

        Comme le militant anti fasciste Missak Manouchian qui entre ces jours-ci au Panthéon : aujourd’hui, le gouvernement nous appelle terroristes mais, demain, on nous appellera résistant⋅es.

        La répression est l’arme des gouvernements qui ont déjà perdu sur le terrain des idées. À cet égard, on est en droit de se demander jusqu’où ira le délire répressif de ce gouvernement ? Pour ne pas avoir à se battre sur le terrain des idées, finira-t-il par demander la dissolution du GIEC ?

        Ce soir, 21 juin, jour de Fête de la musique, nous n’aurons pas le cœur à la fête.

        Nous appelons tout le monde à se rassembler partout en France

devant les préfectures à 18 h et à recommencer le 28 juin ! 

Et en particulier en Meuse à 18h :

– devant la Préfecture à Bar-le-Duc

– devant la Sous-Préfecture à Verdun

Signé :

La Coordination Stop Cigéo (dont Bure Stop 55, Cacendr, Cedra, Eodra, Les Habitants Vigilants du canton de Gondrecourt, Meuse Nature Environnement)

ET

La Confédération Paysanne 55 (voir ici le CP national)

L’Union Syndicale Solidaires 55 (voir ici le CP national)

EELV Lorraine (déclaration secrétaire nationale ici)

LFI 55 (voir ici le CP national)

Pour rappel :

Et la carte des rassemblements :

https://umap.openstreetmap.fr/fr/map/21-juin-28-juin-rassemblements-contre-la-repressio_931019#7/47.055/-0.143

01/12/2022 – Cigéo : Déplacement ministériel sous haute surveillance et parfum répressif

La Ministre de la Transition Énergétique Agnès Panier-Runacher à Bure s’est annoncée pour une rencontre du Comité de Haut Niveau à l’Andra. Sa visite surprise du 1er décembre 2022 a tout d’une tentative pour désamorcer la déception clamée en amont de cette réunion par les élus locaux, estimant (une fois encore) que l’État ne s’engage pas assez et n’apporte pas assez de « garanties en matière d’accompagnement financier ». Face à des  élu-es toujours plus cupides, l’Etat n’en finit pas de faire des promesses et de renforcer un dangereux climat répressif. La coordination Stop Cigéo s’insurge.

Répression et caricature des opposant-es, il faut remettre les pendules à l’heure

Un arrêté préfectoral fleuve, au contenu scandaleux et liberticide, concerne 17 villages autour de Bure.
Quels déplacements ministériels font-ils l’objet de tels déploiements d’interdictions sur un territoire ?
La préfecture va jusqu’à évoquer « l’appel à la mobilisation de la mouvance antinucléaire du 21 au 30 novembre en soutien aux sept prévenus pour leur procès en appel concernant la tentative de destruction par incendie du restaurant « Le Bindeuil« . Un comble lorsque l’on sait que l’affaire de l’hôtel restaurant ne faisait déjà plus partie du procès en 1ère instance en juin 2021 à Bar le Duc. Et que la mobilisation organisée en soutien au procès en appel des 28/29 novembre 2022 à Nancy est d’une totale légitimité. Toute remise en cause des droits fondamentaux des personnes et des mouvements d’expression est indigne d’un Etat de droit.

 

Rappelons que l’accusation d’association de malfaiteurs est définitivement abandonnée : en réalité le parquet de Bar-le-Duc n’avait pas fait appel général à ce propos. (Lire à ce propos : https://noussommestousdesmalfaiteurs.noblogs.org/le-26-janvier-la-relax/)
Une telle propension à jouer avec la réalité et à colporter des affirmations mensongères est plus qu’inquiétante !

La criminalisation de l’action politique contre le projet Cigéo, en calomniant ses détracteurs-trices, doit cesser au plus vite. Une fois de plus, l’Etat crée les conditions de la colère alors que nous ne faisons qu’exercer notre droit à nous opposer à un projet et par là même à faire vivre la démocratie.

Un projet industriel qui mélange intérêts privés et publics : l’exception nucléaire française ?

L’Andra s’offre le concours de la force publique et participe à créer un climat de tension sur notre territoire.
Un article récent de Mediapart dévoile le contenu de la convention liant l’Andra à la gendarmerie « pour assurer la sécurité de la zone de construction du futur site de stockage profond « . Ces liens posent question. L’escadron de 82 gendarmes (logés et nourris) dédié à la sécurisation du site coûterait 10 millions d’euros par an à l’Andra et une certaine confusion demeure sur les missions facturées à la gendarmerie. Comme le révèle Mediapart, « les liens financiers entre gendarmes et nucléaire mélangent intérêts publics et privés« . L’Andra rémunère aux forces de l’ordre des missions de service public. Un chercheur interviewé par Mediapart souligne, « la situation à Bure pose un problème de théorie de l’État : dans l’intérêt de qui la police agit-elle » ? D’autant que l’Andra est  elle-même financée en partie par les acteurs du nucléaire. Des militaires au service des intérêts, y compris privés, de cette industrie ?
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Cigéo : Mme la Ministre, pourquoi ne venez-vous pas rencontrer les habitant-es ?

 » Une telle rencontre aurait pu être salutaire pour vous rendre compte de l’opposition déterminée et sans appel des habitants de Meuse, de Haute-Marne et des Vosges. Depuis 30 ans nous disons NON à ce projet car toutes les expertises indépendantes montrent que CIGEO pourrait être à l’origine d’une contamination voire d’une destruction sans équivalent pour nos territoires et pour le pays. N’en déplaise à l’Andra, à nos élus locaux, Cigéo n’est en aucun cas une solution pour gérer les déchets les plus dangereux. Non le nucléaire n’est pas propre !
Nous résistons aussi parce que le nucléaire nous mène à une impasse qui éclate enfin au grand jour : incapacité à répondre aux besoins énergétiques, vieillissement des centrales, engorgement de tous les grands sites de traitement ou de stockage temporaire, multiplication des sites pour prendre en charge les déchets avant leur stockage prétendument définitif…
La France croule sous les dettes et est bien incapable d’honorer ses promesses d’emplois et de financement de la filière nucléaire. Même au prix de l’appauvrissement de la population et au détriment de sa santé, elle n’y arrivera pas.
Si, vraiment, vous pensez que le nucléaire n’est pas un danger pour les populations, pourquoi ne pas construire les centrales et stocker leurs déchets à Paris, au plus près de l’Elysée ?
Nous ici, ne voulons ni gendarmes, ni corruption. Nous n’acceptons ni les déchets imposés de Cigéo, ni la piscine de La Hague, ni les EPR à Penly et ailleurs. Nous n’acceptons RIEN. »

24/11/2022 – Procès à Nancy des « soi-disant malfaiteurs de Bure »: conférence de presse lundi 28/11/2022

La Coordination Stop Cigéo vous invite à une conférence de presse lundi 28 novembre à 13h devant la Cour d’appel de Nancy pour évoquer l’appel du procès pour association de malfaiteurs des opposant-es au projet Cigéo d’enfouissement des déchets radioactifs à Bure.

Le 21 septembre 2022, nous apprenions sans grande illusion le verdict du tribunal de grande instance de Bar-le-Duc à propos du procès des sept prévenu-es pour association de malfaiteurs à Bure, un délibéré en demi-teinte : relaxe pour le principal chef d’accusation de malfaiteurs, peines de prisons avec sursis et ferme pour les autres chefs d’accusation (notamment la participation à ou l’organisation d’une manifestation non déclarée). Chacun-e reconnaîtra la disproportion entre la faiblesse des charges restantes pour une manifestation non autorisée en août 2017,et les peines prononcées.

Une tentative de redorer le blason du tribunal de Bar-le-Duc à la recherche d’une porte de sortie, suite à l’enquête menée par un juge d’instruction bien trop zélé ? Cette conclusion fut aussi outrancière que la partialité de l’instruction qui aura duré quatre ans et la débauche des moyens (https://reporterre.net/Bure-enquete) qu’elle avait débloqués pour neutraliser l’opposition au projet Cigéo.

Nos camarades avaient fait appel de ce délibéré politique, inexplicable sur le plan judiciaire, dépourvu de fondement.Le procureur, particulièrement silencieux et distrait durant les trois jours de procès, avait quant à lui fait appel de l’ensemble des décisions de première instance. Cela signifie que les 28, 29 et 30 novembre prochains, un tout nouveau procès se déroulera à la Cour d’appel de Nancy et que le chef d’accusation d’association de malfaiteurs, abandonné en 1ère instance, pourrait revenir sur le tapis.

Les opposant-es à Cigéo, contrairement au procès de Bar-le-Duc, n’organisent pas de grande mobilisation pendant celui de Nancy. Ils ont choisi dese concentrer sur la bataille qui se jouera entre les murs. En revanche, tout au long cette semaine précédant le procès, la lutte invite à des rendez-vous en soutien aux inculpé⋅es(https://noussommestousdesmalfaiteurs.noblogs.org/).

Il s’agit de faire écho à ce que l’appareil politico-judiciaire a cherché à faire taire : l’opposition antinucléaire et en particulier celle contre le projet Cigéo qui sont et resteront notre priorité.

Rappelons que c’est contre un projet industriel démesuré, criblé d’incertitudes en terme de faisabilité, impacts, sûreté et coût,et objet d’une contestation déterminée depuis presque 30 ans,que nous nous mobilisons. Et que ce sont bien ces convictions qui sont invitées à la barre du tribunal.

*Nous vous convions à une conférence de presse lundi 28 novembre à 13h, à l’issue de la première matinée de procès, en présence des avocat-es.*